Wednesday 27 April 2016

Prière à Saint-Michel du Pape Léon XIII (in Latin and French)



Sancte Michael Archangele,
defende nos in proelio;
contra nequitiam et insidias diaboli esto praesidium.
Imperet illi Deus, supplices deprecamur:
tuque, Princeps militiae Caelestis,
satanam aliosque spiritus malignos,
qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo,
divina virtute in infernum detrude.
Amen.


Saint Michel Archange,

défendez-nous dans le combat,

soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon.

Que Dieu exerce sur lui son empire,

nous vous le demandons en suppliant.

Et vous, Prince de la Milice Céleste,

repoussez en enfer par la force divine

Satan et les autres esprits mauvais

qui rôdent dans le monde

en vue de perdre les âmes.

Ainsi soit-il.

Tuesday 26 April 2016

Two Untitled Poems by José Thiesen (in Portuguese)

Bebo desse cálice amaro
um sofrimento sem fim.
Não se acaba o cálice,
não se acaba o seu licor,
não se acaba o meu penar.

Venho do fundo de noites
longas e vazias, sozinho.
Cada noite o repositório
de lágrimas e cada lágrima,
partes dum amor que ninguém quiz.

Rompe a manhã, vermelha,
com promessas de novas dores.

                     ***

Caminho pelas alamedas frias de Hyde Park,
nevadas e mortas, como eu mesmo.
Encontro um esquilo que me olha, ávido,
e meu coração se rasga, ávido de teu amor.
Me tento convencer de que amar, ventura possa ser,
mas já no piscar dos olhos dum esquilo
meu coração por inteiro se rasgou.


Saturday 23 April 2016

"Joliette, ou le danger de rapporter" by Jeanne Marie Leprince de Beaumont (in French)





Il y avait une fois un seigneur et une dame qui étaient mariés depuis plusieurs années, sans avoir d’enfants: ils croyaient qu’il ne leur manquait que cela pour être heureux, car ils étaient riches et estimés de tout le monde. Àla fin, ils eurent une fille, et toutes les fées qui étaient dans le pays, vinrent à son baptême, pour lui faire des dons. L’une dit qu’elle serait belle comme un ange; l’autre, qu’elle danserait à ravir; une troisième, qu’elle ne serait jamais malade; une quatrième, qu’elle aurait beaucoup d’esprit. La mère était bien joyeuse de tous les dons qu’on faisait à sa fille: belle, spirituelle, une bonne santé, des talents. Qu’est-ce qu’on pouvait donner de mieux à cet enfant qu’on nommait Joliette? On se mit à table pour se divertir ; mais lorsqu’on eut à moitié soupé, on vint dire au père de Joliette que la reine des fées, qui passait par là, voulait entrer. Toutes les fées se levèrent pour aller au-devant de leur reine; mais elle avait un visage si sévère, qu’elle les fit toutes trembler.
            «Mes sœurs, dit-elle, lorsqu’elle fut assise; est-ce ainsi que vous employez le pouvoir que vous avez reçu du ciel? Pas une de vous n’a pensé à douer Joliette d’un bon cœur, d’inclinations vertueuses. Je vais tâcher de remédier au mal que vous lui avez fait ; je la doue d’être muette jusqu’à l’âge de vingt ans ; plût à Dieu qu’il fût en mon pouvoir de lui ôter absolument l’usage de la langue.»
            En même temps la fée disparut, et laissa le père et la mère de Joliette dans le plus grand désespoir du monde; car ils ne concevaient rien de plus triste, que d’avoir une fille muette. Cependant Joliette devenait charmante; elle s’efforçait de parler quand elle eut deux ans, et l’on connaissait par ses petits gestes, qu’elle entendait tout ce qu’on lui disait, et qu’elle mourait d’envie de répondre. On lui donna toutes sortes de maîtres, et elle apprenait avec une promptitude surprenante: elle avait tant d’esprit qu’elle se faisait entendre par des gestes, et rendait compte à sa mère de tout ce qu’elle voyait, ou entendait. D’abord on admirait cela, mais le père qui était un homme de bon sens, dit à sa femme:
            «Ma chère, vous laissez prendre une mauvaise habitude à Joliette; c’est un petit espion. Qu’avons-nous besoin de savoir tout ce qui se fait dans la ville? On ne se méfie pas d’elle, parce qu’elle est une enfant, et qu’on sait qu’elle ne peut pas parler, et elle vous fait savoir tout ce qu’elle entend: il faut la corriger de ce défaut, il n’y a rien de plus vilain que d’être une rapporteuse.»
            La mère qui idolâtrait Joliette, et qui était naturellement curieuse, dit à son mari qu’il n’aimait pas cette pauvre enfant, parce qu’elle avait le défaut d’être muette; qu’elle était déjà assez malheureuse avec son infirmité, et qu’elle ne pouvait se résoudre à la rendre encore plus misérable en la contredisant. Le mari qui ne se paya pas de ces mauvaises raisons, prit Joliette en particulier, et lui dit:
            «Ma chère enfant, vous me chagrinez. La bonne fée qui vous a rendue muette, avait sans doute prévu que vous seriez une rapporteuse; mais à quoi cela sert-il que vous ne puissiez parler, puisque vous vous faites entendre par signes; savez-vous ce qu’il arrivera: vous vous ferez haïr de tout le monde, on vous fuira comme si vous aviez la peste, et on aura raison, car vous causerez plus de mal que cette affreuse maladie. Un rapporteur brouille tout le monde, et cause des maux épouvantables: pour moi, si vous ne vous corrigez pas, je souhaiterais de tout mon cœur que vous fussiez aussi aveugle et sourde.»
            Joliette n’était pas méchante; c’était par étourderie, qu’elle découvrait ce qu’elle avait vu; ainsi, elle lui promit par signes qu’elle se corrigerait. Elle en avait intention, mais deux ou trois jours après, elle entendit une dame qui se moquait d’une de ses amies: elle savait écrire alors, et elle mit sur un papier ce qu’elle avait entendu. Elle avait écrit cette conversation avec tant d’esprit, que sa mère ne pût s’empêcher de rire de ce qu’il y avait de plaisant, et d’admirer le style de sa fille. Joliette avait de la vanité: elle fut si contente des louanges que sa mère lui donna, qu’elle écrivait tout ce qui se passait devant elle. Ce que son père lui avait prédit arriva; elle se fit haïr de tout le monde. On se cachait d’elle, on parlait bas quand elle entrait, et on craignait de se trouver dans les assemblées dont elle était priée. Malheureusement pour elle, son père mourut, quand elle n’avait que douze ans; et personne ne lui faisant plus honte de son défaut, elle prit une telle habitude de rapporter, qu’elle le faisait même sans y penser; elle passait toute la journée à espionner les domestiques qui la haïssaient comme la mort: si elle était dans un jardin, elle faisait semblant de dormir pour entendre les discours de ceux qui se promenaient. Mais comme plusieurs parlaient à la fois, et qu’elle n’avait pas assez de mémoire pour retenir ce que l’on disait, elle faisait dire aux uns ce que les autres avaient dit ; elle écrivait le commencement d’un discours, sans en entendre la fin, ou la fin, sans en savoir le commencement. Il n’y avait pas de semaine qu’il n’y eût vingt tracasseries, ou querelles dans la ville, et quand on venait à examiner d’où venaient ces bruits, on découvrait que cela provenait des rapports de Joliette. Elle brouilla sa mère avec toutes ses amies, et fit battre trois ou quatre personnes.
            Cela dura jusqu’au jour où elle eut vingt ans; elle attendait ce jour avec une grande impatience, pour parler tout à son aise: il vint enfin, et la reine des fées, se présentant devant elle, lui dit:
            «Joliette, avant de vous rendre l’usage de la parole, dont certainement vous abuserez, je vais vous faire voir tous les maux que vous avez causés par vos rapports.» En même temps elle lui présenta un miroir, et elle y vit un homme suivi de trois enfants, qui demandaient l’aumône avec leur père. «Je ne connais pas cet homme, dit Joliette, qui parlait pour la première fois; quel mal lui ai-je causé?
            — Cet homme était un riche marchand, lui répondit la fée; il avait dans son magasin beaucoup de marchandises: mais il manquait d’argent comptant. Cet homme vint emprunter une somme à votre père, pour payer une lettre de change; vous écoutiez à la porte du cabinet, et vous fites connaître la situation de ce marchand, à plusieurs personnes à qui il devait de l’argent; cela lui fit perdre son crédit, tout le monde voulut être payé, et la justice s’étant mêlée de cette affaire, le pauvre homme et ses enfants sont réduits à l’aumône depuis neuf ans.
            — Ah, mon Dieu, madame! dit Joliette, je suis au désespoir d’avoir commis ce crime; mais je suis riche, je veux réparer le mal que j’ai fait, en rendant à cet homme le bien que je lui ai fait perdre par mon imprudence.»
            Après cela Joliette vit une belle femme dans une chambre dont les fenêtres étaient garnies de grilles de fer; elle était couchée sur de la paille, ayant une cruche d’eau, et un morceau de pain à côté d’elle; ses grands cheveux noirs tombaient sur ses épaules, et son visage était baigné de larmes.
            «Ah! mon Dieu! dit Joliette, je connais cette dame ; son mari l’a menée en France depuis deux ans, et il a écrit qu’elle était morte; serait-il possible que je fusse la cause de l’affreuse situation de cette dame?
            — Oui, Joliette, reprit la fée; mais ce qu’il y a de plus terrible, c’est que vous êtes encore la cause de la mort d’un homme que le mari de cette dame a tué. Vous souvenez-vous qu’un soir étant dans un jardin, sur un banc, vous fites semblant de dormir, pour entendre ce que disaient ces deux personnes; vous comprîtes par leurs discours qu’ils s’aimaient, et vous le fîtes savoir à toute la ville. Ce bruit vint jusqu’aux oreilles du mari de cette dame, qui est un homme fort jaloux; il tua ce cavalier, et a mené cette dame en France ; il l’a fait passer pour morte, afin de pouvoir la tourmenter plus longtemps; cependant cette pauvre dame était innocente. Le gentilhomme lui parlait de l’amour qu’il avait pour une de ses cousines qu’il voulait épouser; mais comme ils parlaient bas, vous n’avez entendu que la moitié de leur conversation que vous avez écrite, et cela a causé ces horribles malheurs.
            — Ah ! s’écria Joliette, je suis une malheureuse, je ne mérite pas de voir le jour.
            — Attendez à vous condamner, que vous ayez connu tous vos crimes, lui dit la fée. Regardez cet homme couché dans ce cachot, couvert de chaînes; vous avez découvert une conversation fort innocente, que tenait cet homme, et comme vous ne l’aviez écoutée qu’à moitié, vous avez cru entendre qu’il était d’intelligence avec les ennemis du roi. Un jeune étourdi fort méchant homme, une femme aussi babillarde que vous, qui n’aimaient pas ce pauvre homme qui est prisonnier, ont répété et augmenté ce que vous leur aviez fait entendre de cet homme; ils l’on fait mettre dans ce cachot, d’où il ne sortira que pour assommer le rapporteur à coup de bâtons, et vous traiter comme la dernière des femmes, si jamais il vous rencontre. »
            Après cela, la fée montra à Joliette quantité de domestiques sur le pavé, et manquant de pain, des maris séparés de leurs femmes; des enfants déshérités par leurs pères; et tout cela, à cause de ses rapports. Joliette était inconsolable, et promit de se corriger.
            «Vous êtes trop vieille pour vous corriger, lui dit la fée; des défauts qu’on a nourris jusqu’à vingt ans, ne se corrigent pas après cela, quand on le veut; je ne sais qu’un remède à ce mal; c’est d’être aveugle, sourde et muette, pendant dix ans, et de passer tout ce temps à réfléchir sur les malheurs que vous avez causés.»
            Joliette n’eut pas le courage de consentir à un remède qui lui paraissait si terrible; elle promit pourtant, de ne rien épargner pour devenir silencieuse; mais la fée lui tourna le dos sans vouloir l’écouter; car elle savait bien que, si elle avait eu une vraie envie de se corriger, elle en aurait pris les moyens. Le monde est plein de ces sortes de gens, qui disent: Je suis bien fâchée d’être gourmande, colère, menteuse; je souhaiterais de tout mon cœur de me corriger. Ils mentent assurément, car si on leur dit: Pour corriger votre gourmandise, il ne faut jamais manger hors des repas, et rester toujours sur votre appétit, quand vous sortez de table. Pour vous guérir de votre colère, il faut imposer une bonne pénitence, toutes les fois que vous vous emporterez. Si, dis-je, on leur dit de se servir de ces moyens, ils répondent, cela est trop difficile. C’est-à-dire qu’ils voudraient que Dieu fit un miracle, pour les corriger tout d’un coup, sans qu’il leur en coûtât aucune peine.
            Voilà précisément comme pensait Joliette; mais avec cette fausse bonne volonté, on ne se corrige de rien. Comme elle était détestée de toutes les personnes qui la connaissaient, malgré son esprit, sa beauté et ses talents, elle résolut d’aller demeurer dans un autre pays. Elle vendit donc tout son bien, et partit avec sa sotte mère. Elles arrivèrent dans une grande ville, où l’on fut d’abord charmé de Joliette. Plusieurs seigneurs la demandèrent en mariage, et elle en choisit un qu’elle aimait passionnément. Elle vécut un an fort heureuse avec lui. Comme la ville dans laquelle elle demeurait était bien grande, on ne connut pas sitôt qu’elle était rapporteuse, parce qu’elle voyait beaucoup de gens, qui ne se connaissaient pas les uns et les autres. Un jour, après souper, son mari parlait de plusieurs personnes, et il vint à dire qu’un tel seigneur n’était pas un fort honnête homme, parce qu’il lui avait vu faire plusieurs mauvaises actions. Deux jours après, Joliette étant dans une grande mascarade, un homme couvert d’un domino la pria de danser, et vint ensuite s’asseoir auprès d’elle. Comme elle parlait bien, il s’amusa beaucoup de la conversation, d’autant plus qu’elle savait toutes les histoires scandaleuses de la ville, et qu’elle les racontait avec beaucoup d’esprit. La femme du seigneur, dont son mari lui avait parlé, vint à danser; et Joliette dit à ce masque, qui avait un domino:
            «Cette femme est fort aimable; c’est bien dommage qu’elle soit mariée à un malhonnête homme.
            — Connaissez-vous le mari dont vous parlez si mal? lui demanda le masque.
            — Non, répondit Joliette, mais mon mari qui le connaît parfaitement, m’a raconté plusieurs vilaines histoires qui sont sur son compte.»
            Et tout de suite, Joliette raconta ces histoires, qu’elle augmenta selon la mauvaise habitude qu’elle avait prise, afin d’avoir occasion de faire briller son esprit. Le masque l’écouta très attentivement, et elle était fort aise de l’attention qu’il lui donnait, parce qu’elle pensait qu’il l’admirait. Quand elle eut fini, il se leva, et un quart d’heure après, on vint dire à Joliette que son mari se mourait, parce qu’il s’était battu contre un homme auquel il avait ôté la réputation. Joliette courut tout en pleurs, au lieu où était son mari qui n’avait plus qu’un quart d’heure à vivre. «Retirez-vous, mauvaise créature, lui dit cet homme mourant. C’est votre langue et vos rapports qui m’ôtent la vie.»
            Et peu de temps après, il expira. Joliette, qui l’aimait à la folie, le voyant mort, se jeta toute furieuse sur son épée, et se la passa au travers du corps. Sa mère qui vit cet horrible spectacle, en fut si saisie qu’elle en tomba malade de chagrin, et mourut aussi en maudissant la curiosité, et la sotte complaisance qu’elle avait eue pour sa fille, dont elle avait causé la perte.

Friday 22 April 2016

"Martyrdom on the Vigil of the Assumption" by Elizabeth Lev (in English)



The Otranto 800; Lackluster Devotion
 August 20, 2009

            In 1480, Italy celebrated the feast of the Assumption with spectacular liturgies, processions and, of course, banquets. With the exception of Otranto, a tiny town on the Adriatic coast, where 800 men offered their lives for Christ. They were the Martyrs of Otranto.
            A few weeks earlier the Turkish fleet had docked just outside the Otranto harbor. Their arrival had been feared for years; since the fall of Constantinople in 1454, it was only a matter of time before the Ottoman Turks encroached on Europe.
            Otranto stands closest to the Ottoman-controlled eastern side of the Adriatic.
St. Francis de Paul recognized the imminent danger to the town and its Christian citizens and pleaded for reinforcements to protect Otranto. He predicted, “Oh unhappy citizens, how many cadavers do I see covering your streets? How much Christian blood do I see flooding you?” But the leaders of Christendom refused to address the danger.
            On July 28, 1480, 18,000 Turkish sailors swarmed the harbor of Otranto. They offered terms of surrender to the citizens, hoping to gain this first foothold into Italy without resistance and complete a lightening conquest of the Adriatic coast. The Sultan Mehmed II had boasted to Pope Sixtus IV that he would “allow his horse to eat his oats on the Tomb of St. Peter.”
            Pope Sixtus, recognizing the seriousness of the threat, exclaimed: “People of Italy, if you wish to continue to call yourselves Christians, defend yourselves!”
            Although his pleas fell on deaf ears among most of the crowned heads of the peninsula — they were too busy fighting among themselves — the people of Otranto listened.
            Fisherman, not fighters, they had no artillery and numbered under 15,000 including women, children and the elderly. But by common consent they took the keys to the city and cast them into sea, committing themselves completely to resisting the Turkish fleet.
            The sophisticated Turkish artillery ripped at the strong defensive walls, but the Otrantini repaired the breaches as soon as they opened. Charging the walls, the Turks found the determined citizens impavidly defending the ramparts with boiling oil, without armor, and often using their bare hands.
            The citizens of Otranto foiled the Sultan’s plan for a sneak attack and bought Italy two weeks of precious time to organize defenses and prepare to repel the invaders, but on Aug. 11, the Turks broke through the walls and overwhelmed the city.
            The Turkish army methodically passed from house to house, sacking, looting and then setting them on fire. The few survivors took refuge in the cathedral. Archbishop Stefano, heroically calm, distributed the Eucharist and sat among the women and children of Otranto while a Dominican friar led the faithful in prayer from the pulpit.
            The invading army broke open the door of the cathedral and the subsequent violence to the women, children and Archbishop — who was beheaded on the altar — shocked the Italian peninsula into action.
            The Turks had taken the city, destroyed homes, enslaved its people and turned the cathedral into a mosque. Some 14,000 people had died in the capture of Otranto, mostly its own citizens, but a little band of 800 were left alive, so the Turks could fully dominate the proud partisans by forcing them to convert.
            Their option was Islam or death. Eight hundred men, chained together, had lost home and family and seemed utterly subjugated to the victorious Turks.
            One of the 800, a textile worker named Antonio Primaldo Pezzula, rose from humble craftsman to heroic leader on that day. Before the Pasha Agomat, Antonio turned to his fellow Otrantini and declared: “You have heard what it will cost to buy the remainder of our little lives! My brothers, we have fought to save our city; now it is time to battle for our souls!”
            The 800 men aged 15 and up unanimously decided to follow the example of Antonio and offered their lives to Christ.
            The Turks, who had hoped for moment of triumphant propaganda, wanted to avoid a massacre. They offered the return of the women and children who were about to be shipped off as slaves, in return for the conversion of the men, and they threatened a mass beheading if they failed to comply. Antonio refused, followed by the rest of men.
            On the vigil of the Assumption, the 800 were led outside the city and beheaded. Tradition has it that Antonio Pezzula was beheaded first, but his acephalous body remained standing until the last Otrantino had been killed.
            One of the executioners, a Turk named Barlabei, was so amazed by this prodigy that he converted to Christianity, and was also martyred.
            The remains were lovingly collected, and are to this day kept in the Cathedral of Otranto. On the 500th anniversary of the sacrifice of the Otrantini, Pope John Paul II visited the city and paid homage to the martyrs.
            Benedict XVI officially recognized their martyrdom in 2007, bringing Antonio Pezzula and his companions a step closer to their canonization.
            This “hour of the laity” at Otranto, separated from us by a half a millennium, still resonates as an example of witness to the love of Christ. Few of us will ever be asked the same heroic sacrifice as Antonio Pezzuli and his fellow weavers, farmers and townsfolk, but how would we answer his exhortation: “Stand strong and constant in the faith: With this temporal death we will gain eternal life.”

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Out of Sight, Out of Mind
            Last Saturday, during a visit home to the United States, I attended a lonely and unexceptional Mass for the feast of the Assumption. After living 20 years in Italy where every other church is named for the Assumption, Assunta is a common name among women, and the Pope flies in from his summer residence to celebrate this feast, the poorly attended service seemed a bit anticlimactic.
            The decline of the feast of the Assumption corresponds to the accommodation made by the U.S. bishop’s conference: “Whenever Aug. 15, the solemnity of the Assumption, or Nov. 1, the solemnity of All Saints, falls on a Saturday or on a Monday, the precept to attend Mass is abrogated.”
            Intended to release the faithful from having to attend Mass two days in a row, in many cases the decree has resulted in lackluster Saturday celebrations of the Assumption of our Lady.
            Although the dogma of the Assumption dates to 1950 when Pius XII declared Mary to have been bodily assumed into heaven, the celebration of Mary’s special privilege has been a part of Church life for over a millennium. Brought to the West as the feast of the Dormition of the Virgin, the devotion flourished in liturgy, art, music and popular culture.
            The Assumption of Mary was the subject of the first Baroque dome to be painted in Rome. In 1623, Giovanni Lanfranco painted the cupola of Sant’Andrea della Valle, in a swirl of color and movement, representing the Blessed Virgin drawn up into the heavens amid flying angels and saints with the Trinity frescoed at the apex waiting to welcome her.
            This first foray into representing the supernatural in the midst of rigid architectural order and solidity was a resounding success and became the standard style for church domes for the next century.
            The Florentines of the Renaissance exerted their formidable ingenuity to make machines and stage sets to re-enact the event hoping to offer a glimpse of the awesome sight of Mary’s Assumption as witnessed by the apostles.
            Vivaldi, inspired by this glorious miracle, wrote the beautiful music for the vespers to the feast, trying to enhance the artistic and liturgical beauty through sound.
            And of course, the Palio — Siena’s famous horse race through the town square — was organized in honor of Mary, the patron of the city, and held on Aug. 15.
            Sadly, the on-again/off-again celebrations for Assumption in the United States pale by comparison.
            Europe welcomed this feast with joy in the Middle Ages, and even as man discovered more about the natural world, this link with the supernatural took on greater and greater significance. The special distinction of history’s most important mortal being “previewing” the bodily resurrection not only celebrated our mother and intercessor, but also rendered the mystery of heaven a little more accessible to the rest of us.
            Artists, musicians and theatrical engineers have long drawn inspiration from this feast to render the sublime joy of this glorious mystery. With the harsh realities of our everyday world, a little more mid-summer’s celebration of the mystical might be in order.

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Elizabeth Lev teaches Christian art and architecture at Duquesne University’s Italian campus and University of St. Thomas’ Catholic studies program. She can be reached at lizlev@zenit.org