Tuesday, 15 December 2015

Sonnet XXXI by William shakespeare (in English)

Thy bosom is endeared with all hearts,
Which I by lacking have supposed dead;
And there reigns Love, and all Love's loving parts,
And all those friends which I thought buried.
How many a holy and obsequious tear
Hath dear religious love stol'n from mine eye,
As interest of the dead, which now appear
But things removed that hidden in thee lie!
Thou art the grave where buried love doth live,
Hung with the trophies of my lovers gone,
Who all their parts of me to thee did give,
That due of many now is thine alone:
   Their images I loved, I view in thee,
   And thou (all they) hast all the all of me.

Saturday, 12 December 2015

“Dedicatória” by Castro Alves (in Portuguese)




A pomba d'aliança o vôo espraia
Na superfície azul do mar imenso,
Rente... rente da espuma já desmaia
Medindo a curva do horizonte extenso...
Mas um disco se avista ao longe... A praia
Rasga nitente o nevoeiro denso!...
Ó pouso! ó monte! ó ramo de oliveira!
Ninho amigo da pomba forasteira! ...

Assim, meu pobre livro as asas larga
Neste oceano sem fim, sombrio, eterno...
O mar atira-lhe a saliva amarga,
O céu lhe atira o temporal de inverno. . .
O triste verga à tão pesada carga!
Quem abre ao triste um coração paterno?...
É tão bom ter por árvore — uns carinhos!
É tão bom de uns afetos — fazer ninhos!

Pobre órfão! Vagando nos espaços
Embalde às solidões mandas um grito!
Que importa? De uma cruz ao longe os braços
Vejo abrirem-se ao mísero precito...
Os túmulos dos teus dão-te regaços!
Ama-te a sombra do salgueiro aflito...
Vai, pois, meu livro! e como louro agreste
Traz-me no bico um ramo de... cipreste!

Friday, 11 December 2015

"Le Chat Botté" by Charles Perrault (in French)



     Un meunier ne laissa pour tous biens à trois enfants qu'il avait, que son moulin, son âne et son chat. Les partages furent bientôt faits, ni le notaire, ni le procureur n'y furent point appelés. Ils auraient eu bientôt mangé tout le pauvre patrimoine. L'aîné eut le moulin, le second eut l'âne, et le plus jeune n'eut que le chat. Ce dernier ne pouvait se consoler d'avoir un si pauvre lot :
    -"Mes frères, disait-il, pourront gagner leur vie honnêtement en se mettant ensemble; quant à moi, lorsque j'aurai mangé mon chat, et que je me serai fait un manchon de sa peau, il faudra que je meure de faim."
    Le chat qui entendait ce discours, mais qui n'en fit pas semblant, lui dit d'un air posé et sérieux :
    -"Ne vous affligez point, mon maître, vous n'avez qu'à me donner un sac, et me faire faire une paire de bottes pour aller dans les broussailles, et vous verrez que vous n'êtes pas si mal partagé que vous croyez."
    Quoique le maître du chat n'y croyait guère, il lui avait vu faire tant de tours de souplesse, pour prendre des rats et des souris, comme quand il se pendait par les pieds, ou qu'il se cachait dans la farine pour faire le mort, qu'il ne désespéra pas d'en être secouru dans sa misère.
    Lorsque le chat eut ce qu'il avait demandé, il se botta bravement et, mettant son sac à son cou, il en prit les cordons avec ses deux pattes de devant, et s'en alla dans une garenne où il y avait grand nombre de lapins. Il mit du son et des lasserons dans son sac, et s'étendant comme s'il eût été mort, il attendit que quelque jeune lapin peu instruit encore des ruses de ce monde, vint se fourrer dans son sac pour manger ce qu'il y avait mis. A peine fut-il couché, qu'il eut satisfaction; un jeune étourdi de lapin entra dans son sac, et le maître chat tirant aussitôt les cordons le prit et le tua sans miséricorde.
    Tout fier de sa proie, il s'en alla chez le roi et demanda à lui parler. On le fit monter à l'appartement de sa majesté où, étant entré il fit une grande révérence au roi, et lui dit :
    -"Voilà, sire, un lapin de garenne que monsieur le Marquis de Carabas (c'était le nom qu'il lui prit en gré de donner à son maître) , m'a chargé de vous présenter de sa part."
    -" Dis à ton maître, répondit le roi, que je le remercie, et qu'il me fait plaisir."
    Une autre fois, il alla se cacher dans du blé, tenant toujours son sac ouvert; et lorsque deux perdrix y furent entrées, il tira les cordons, et les prit toutes deux. Il alla ensuite les présenter au roi, comme il avait fait avec le lapin de garenne. Le roi reçut encore avec plaisir les deux perdrix, et lui fit donner à boire. Le chat continua ainsi pendant deux ou trois mois à porter de temps en temps au roi du gibier de la chasse de son maître.
    Un jour qu'il sut que le roi devait aller à la promenade sur le bord de la rivière avec sa fille, la plus belle princesse du monde, il dit à son maître :
    -"Si vous voulez suivre mon conseil, votre fortune est faite; vous n'avez qu'à vous baigner dans la rivière à l'endroit que je vous montrerai, et ensuite me laisser faire." Le Marquis de Carabas fit ce que son chat lui conseillait, sans savoir à quoi cela serait bon. Pendant qu'il se baignait, le roi vint à passer, et le chat se mit à crier de toute ses forces :
    -"Au secours, au secours, voilà Monsieur le Marquis de Carabas qui se noie !"
    A ce cri, le roi mit la tête à la portière, et, reconnaissant le chat qui lui avait apporté tant de fois du gibier, il ordonna à ses gardes qu'on allât vite au secours de Monsieur le Marquis de Carabas. Pendant qu'on retirait le pauvre marquis de la rivière, le chat s'approcha du carrosse, et dit au roi que dans le temps que son maître se baignait, il était venu des voleurs qui avaient emporté ses habits, quoiqu'il eût crié au voleur de toute ses forces; le drôle les avait cachés sous une grosse pierre.
    Le roi ordonna aussitôt aux officiers de sa garde-robe d'aller chercher un de ses plus beaux habits pour monsieur le Marquis de Carabas. Le roi lui fit mille caresses, et comme les beaux habits qu'on venait de lui donner relevaient sa bonne mine (car il était beau, et bien fait de sa personne) , la fille du roi le trouva fort à son gré, et le Marquis de Carabas ne lui eut pas jeté deux ou trois regards fort respectueux, et un peu tendres, qu'elle en devint amoureuse à la folie.
    Le roi voulut qu'il montât dans son carrosse, et qu'il fût de la promenade. Le chat ravi de voir que son dessein commençait à réussir, prit les devants, et ayant rencontré des paysans qui fauchaient un pré, il leur dit :
    -"Bonnes gens qui fauchez, si vous ne dites au roi que le pré que vous fauchez appartient à Monsieur le Marquis de Carabas, vous serez tous hachés menu comme chair à pâté."
    Le roi ne manqua pas à demander aux faucheurs à qui était ce pré qu'ils fauchaient.
    -"C'est à Monsieur le Marquis de Carabas", dirent-ils tous ensemble, car la menace du chat leur avait fait peur.
    -"Vous avez là un bel héritage, dit le roi au Marquis de Carabas.
    -" Vous voyez, sire, répondit le marquis, c'est un pré qui ne manque point de rapporter abondamment toutes les années."
    Le maître chat, qui allait toujours devant, rencontra des moissonneurs, et leur dit :
    -"Bonnes gens qui moissonnez, si vous ne dites que tous ce blé appartient à Monsieur le Marquis de Carabas, vous serez tous hachés menu comme chair à pâté."
    Le roi, qui passa un moment après, voulut savoir à qui appartenaient tout ce blé qu'il voyait.
    -"C'est à monsieur le Marquis de Carabas", répondirent les moissonneurs, et le roi s'en réjouit encore avec le marquis.
    Le chat, qui allait devant le carrosse, disait toujours la même chose à tous ceux qu'il rencontrait; et le roi était étonné des grands biens de monsieur le Marquis de Carabas. Le maître chat arriva enfin dans un beau château dont le maître était un ogre, le plus riche qu'on ait jamais vu, car toutes les terres par où le roi avait passé étaient sous la dépendance de ce château. Le chat, qui eut soin de s'informer qui était cet ogre, et ce qu'il savait faire, demanda à lui parler, disant qu'il n'avait pas voulu passer si près de son château, sans avoir l'honneur de lui faire la révérence. L'ogre le reçut aussi civilement que le peut un ogre, et le fit reposer.
    -"On m'a assuré, dit le chat, que vous aviez le don de vous changer en toute sorte d'animaux, que vous pouviez, par exemple, vous transformer en lion, en éléphant ? -" Cela est vrai, répondit l'ogre brusquement, et pour vous le montrer, vous allez me voir devenir lion."
    Le chat fut si effrayé de voir un lion devant lui, qu'il gagna aussitôt les gouttières, non sans peine et sans péril, car ses bottes ne valaient rien pour marcher sur les tuiles. Quelques temps après le chat, ayant vu que l'ogre avait quitté sa première forme, descendit, et avoua qu'il avait eu bien peur.
    -"On m'a assuré encore, dit le chat, mais je ne saurais le croire, que vous aviez aussi le pouvoir de prendre la forme des plus petits animaux, par exemple, de vous changer en un rat, en une souris; je vous avoue que je tiens cela tout à fait impossible.
    -" Impossible ? reprit l'ogre, vous allez voir", et aussitôt il se changea en une souris qui se mit à courir sur le plancher. Le chat ne l'eut pas plus tôt aperçue qu'il se jeta dessus et la mangea.
    Cependant le roi, qui vit en passant le beau château de l'ogre, voulut y entrer. Le chat, qui entendit le bruit du carrosse qui passait sur le pont-levis, courut au-devant, et dit au roi : "Votre majesté soit la bienvenue dans le château de Monsieur le Marquis de Carabas.
    -" Comment Monsieur le Marquis, s'écria le roi, ce château est encore à vous ! Il n'y a rien de plus beau que cette cour et que tous ces bâtiments qui l'environnent : voyons-en l'intérieur, s'il vous plaît." Le marquis donna la main à la jeune princesse, et suivant le roi qui montait le premier, ils entrèrent dans une grande salle où ils trouvèrent une magnifique collation que l'ogre avait fait préparer pour ses amis qui devaient venir le voir ce même jour, mais qui n'avaient pas osé entrer, sachant que le roi y était. Le roi, charmé des bonnes qualités de monsieur le Marquis de Carabas, de même que sa fille qui en était folle, et voyant les grands biens qu'il possédait, lui dit, après avoir bu cinq ou six coupes :
    -"Il ne tiendra qu'à vous, Monsieur le Marquis, que vous ne soyez mon gendre."
    Le marquis, faisant de grandes révérences, accepta l'honneur que lui faisait le roi; et le même jour épousa la princesse. Le chat devint grand seigneur, et ne courut plus après les souris que pour se divertir.

Thursday, 10 December 2015

Sermon to the General Synod of the Church of England by Fr. Raniero Cantalamessa, ofmcap (in English)



“REBUILD MY HOUSE!” (Haggai 1:1-8) - Sermon to the General Synod of the Church of England
London, Westminster Abbey, 24 November 2015


Few prophetic oracles in the Old Testament can be dated so precisely as that of Haggai, which  we  have  just  heard  in  the  first  reading. We  can  place  it between  August  and December in the year 520 BC. The exiles, after the deportation to Babylon, have come back to rebuild the Temple in Jerusalem. They set to work, but soon grow discouraged, each preferring to work on his own house instead. In to this situation comes the prophet Haggai, sent by God with the message we have heard. The Word of God, once it is proclaimed, remains forever alive; it transcends situations and  centuries, each  time  casting new  light. The  situation  deplored  by  the  prophet  is renewed in history each time we are so absorbed in the problems and interests of our own parish, diocese, community – and even of our particular Christian denomination - that we lose sight of the one house of God, which is the Church.
The  prophecy  of  Haggai  begins  with  a  reproof,  but  ends,  as  we  heard,  with an exhortation and a grandiose promise: “Go up into the hills, fetch timber and rebuild the House, and I shall tak e pleasure in it and
manifest my glory there” - says the Lord ”.
One circumstance makes this point particularly relevant. The Christian world is preparing to celebrate the fifth centenary of the Protestant Reformation. It is vital for the whole Church that this opportunity is not wasted by people remaining prisoners of the past, trying to establish each other’s rights and wrongs. Rather, let us take a qualitative leap forward, like what happens when the sluice gates of a river or a canal enable ships to continue to navigate at a higher water level.
The situation has dramatically changed since then. We need to start again with the person of Jesus, humbly helping our contemporaries to experience a personal encounter with Him. “All things were created through him and for him”; Christ is the light of the world, the one who gives meaning and hope to every human life – and the majority of people around us live and die as if He had never existed! How can we be unconcerned, and each remain “in the comfort t of our own panelled houses”? We should never allow a moral issue like that of sexuality divide us more than love for Jesus Christ unites us.
We need to go back to the time of the Apostles: they faced a pre-Christian world, and we are facing a largely post - Christian world.
When Paul wants to summaris e the essence of the Christian message in one sentence, he does not say, “I proclaim this or that doctrine to you.” He says, “We preach Christ crucified” (1 Cor 1:23), and “We preach ... Jesus Christ as Lord” (2 Cor 4:5). This is the real “articulus stantis et cadentis Ecclesiae”, the article by which the Church stands or falls.
This does not mean ignoring the great theological  and  spiritual  enrichment  that  came from  the  Reformation  or  desiring  to  go  back  to  the  time  before  it. It means instead allowing all of Christianity to benefit from its achievements, once they are freed from certain distortions due to the heated atmosphere of the time and of later controversies.
Justification by faith, for example, ought to be preached by the whole Church — and with more vigour than ever. Not in opposition to good works – the issue is already settled - but rather in opposition to the claim of people today that they can save themselves thanks to their science, technology or their man - made spirituality, without the need for a redeemer coming from outside humanity. Self - justification! I am convinced that if they were alive today this is the way Martin Luther and Thomas Cranmer would preach justification through faith!
Unity is not a simple matter. One has to start with the big Churches, those that are well structured, putting together that which unites them, which is vastly more important than what divides  them;  not imposing uniformity but  aiming  at  what  pope  Francis  calls “reconciled diversities”. Nothing is more important than to fulfil Christ’s heart desire for unity expressed in today’s gospel. In many parts of the world people are killed and churches burned not because they are Catholic, or Anglican, or Pentecostals, but because they are Christians. In their eyes we are already one! Let us be one also in our eyes and in the eyes of God.
The Anglican Church has a special role in all of this. It has often defined itself as a “via media” (a Middle Way) between Roman Catholicism and Reformed Christianity. From being a “via media” in a static sense, it must now become more and more a via media in a dynamic sense, exercising an active function as a bridge between the Churches. The presence among you of a priest of the Catholic Church, in circumstances of such special significance, is a sign that something of the kind is already happening.
Let us conclude by returning to the text of Haggai. After the people of Israel, in obedience to the prophet’s invitation, had returned with renewed fervour to the task of rebuilding the temple, God sent His prophet again, this time with a message full of hope and consolation:
“But take courage now, Zerubbabel – it is the Lord who speaks -, courage, Joshua, son of Jehozadak, high priest; courage, all you people of the country – it is the Lord who speaks. To work! I am with you, the Lord of hosts declares; and my Spirit is present among you. Do not be afraid!” (Hg 2, 4-5).
Zerubbabel was the political leader at the time, and Joshua the religious leader. I believe that  the  Lord  wanted  me  to  be  among  you  today,  above  all  to  tell  you that He is addressing this same message to you, at the inauguration of your Synod and also in view of the meeting planned  for  next  January  between  the  leaders  of  the  entire  Anglican communion: “Take courage, Your  Majesty,  Sovereign  of  this  nation,  courage, Justin, Archbishop  of  Canterbury, courage  Sentamu,  Archbishop  of  York, courage,  you bishops, clergy and laity of the Church of England! To work, because I am with you. Says the Lord!”