Thursday 12 May 2016

“Immensis Orbibus Anguis” by Castro Alves (in Portuguese)



Sibila lambebant linguis vibrantibus ora.
Virgílio

Resvala em fogo o sol dos montes sobre a espalda,
E lustra o dorso nu da índia americana...
Na selva zumbe entanto o inseto de esmeralda,
E pousa o colibri nas flores da liana.

Ali — a luz cruel, a calmaria intensa!
Aqui — a sombra, a paz, os ventos, a cascata
E a pluma dos bambus a tremular imensa. . .
E o canto de aves mil... e a solidão... e a mata...

E à hora em que, fugindo aos raios da esplanada,
A Indígena, a gentil matrona do deserto
Amarra aos palmeiras a rede mosqueada,
Que, leve como um berço, embala o vento incerto...

Então ela abandona-lhe ao beijo apaixonado
A perna a mais formosa — o corpo o mais macio,
E, as pálpebras cerrando, ao filho bronzeado
Entrega um seio nu, moreno, luzidio.

Porém, dentre os espatos esguios do coqueiro,
Do verde gravatá nos cachos reluzentes,
Enrosca-se e desliza um corpo sorrateiro
E desce devagar pelos cipós pendentes.

E desce... e desce mais... à rede já se chega...
Da índia nos cabelos a longa cauda some...
Horror! aquele horror ao peito eis que se apega!
A baba — quer o leite! — A chaga — sente fome!

O veneno — quer mel! A escama quer a pele!
Quer o almíscar — perfume! — O imundo quer — o belo!
A língua do reptil — lambendo o seio imbele!...
Uma cobra — por filho... Horrível pesadelo!...



II

Assim, minh'alma, assim um dia adormeceste
Na floresta ideal da ardente mocidade...
Abria a fantasia — a pétala celeste...
Zumbia o sonho d'ouro em doce obscuridade...

Assim, minh'alma deste o seio (ó dor imensa!)
Onde a paixão corria indômita e fremente!
Assim bebeu-te a vida, a mocidade e a crença,
Não boca de mulher ... mas de fatal serpente! ...

Wednesday 11 May 2016

“Riquet à la Houppe” by Charles Perrault (in French)




    Il était une fois une reine qui accoucha d'un fils, si laid et si mal fait, qu'on douta longtemps s'il avait forme humaine. Une fée qui se trouva à sa naissance assura qu'il ne laisserait pas d'être aimable, parce qu'il aurait beaucoup d'esprit; elle ajouta même qu'il pourrait, en vertu du don qu'elle venait de lui faire, donner autant d'esprit qu'il en aurait à celle qu'il aimerait le mieux. Tout cela consola un peu la pauvre reine, qui était bien affligée d'avoir mis au monde un si vilain marmot. Il est vrai que cet enfant ne commença pas plus tôt à parler qu'il dit mille jolies choses, et qu'il avait dans toutes ses actions je ne sais quoi de si spirituel, qu'on en était charmé. J'oubliais de dire qu'il vint au monde avec une petite houppe de cheveux sur la tête, ce qui fit qu'on le nomma Riquet à la houppe, car Riquet était le nom de la famille.
    Au bout de sept ou huit ans la reine d'un royaume voisin accoucha de deux filles. La première qui vint au monde était plus belle que le jour : la reine en fut si aise, qu'on appréhenda que la trop grande joie qu'elle en avait ne lui fit mal. La même fée qui avait assisté à la naissance du petit Riquet à la houppe était présente, et pour modérer la joie de la reine, elle lui déclara que cette petite princesse n'aurait point d'esprit, et qu'elle serait aussi stupide qu'elle était belle. Cela mortifia beaucoup la reine; mais elle eut quelques moments après un bien plus grand chagrin, car la seconde fille dont elle accoucha se trouva extrêmement laide.
    -"Ne vous affligez point tant, Madame" , lui dit la fée ; " votre fille sera récompensée d'ailleurs, et elle aura tant d'esprit, qu'on ne s'apercevra presque pas qu'il lui manque de la beauté."
    -" Dieu le veuille" , répondit la reine, " mais n'y aurait-il point moyen de faire avoir un peu d'esprit à l'aînée qui est si belle ?"
    -" Je ne puis rien pour elle, Madame, du côté de l'esprit, lui dit la fée, mais je puis tout du côté de la beauté; et comme il n'y a rien que je ne veuille faire pour votre satisfaction, je vais lui donner pour don de pouvoir rendre beau qui lui plaira."
    A mesure que ces deux princesses devinrent grandes, leurs perfections crûrent aussi avec elles, et on ne parlait partout que de la beauté de l'aînée, et de l'esprit de la cadette. Il est vrai aussi que leurs défauts augmentèrent beaucoup avec l'âge. La cadette enlaidissait à vue d'oeil, et l'aînée devenait plus stupide de jour en jour. Ou elle ne répondait rien à ce qu'on lui demandait, ou elle disait une sottise. Elle était avec cela si maladroite qu'elle n'eût pu ranger quatre porcelaines sur le bord d'une cheminée sans en casser une, ni boire un verre d'eau sans en répandre la moitié sur ses habits. Quoique la beauté soit un grand avantage chez une jeune femme, cependant la cadette l'emportait presque toujours sur son aînée dans toutes les soirées. D'abord on allait du côté de la plus belle pour la voir et pour l'admirer, mais bientôt après, on allait à celle qui avait le plus d'esprit, pour lui entendre dire mille choses agréables, et on était étonné qu'en moins d'un quart d'heure l'aînée n'avait plus personne auprès d'elle, et que tout le monde s'était rangé autour de la cadette. L'aînée, quoique fort stupide, le remarqua bien, et elle eût donné sans regret toute sa beauté pour avoir la moitié de l'esprit de sa soeur. La reine, toute sage qu'elle était, ne put s'empêcher de lui reprocher plusieurs fois sa bêtise, ce qui pensa faire mourir de douleur cette pauvre princesse.
    Un jour qu'elle s'était retirée dans un bois pour y plaindre son malheur, elle vit venir à elle un petit homme fort laid et fort désagréable, mais vêtu très magnifiquement. C'était le jeune prince Riquet à la houppe, qui étant devenu amoureux d'elle d'après ses portraits qui circulaient par tout le monde, avait quitté le royaume de son père pour avoir le plaisir de la voir et de lui parler. Ravi de la rencontrer ainsi toute seule, il l'aborde avec tout le respect et toute la politesse imaginables. Ayant remarqué, après lui avoir fait les compliments ordinaires, qu'elle était fort mélancolique, il lui dit :
    -"Je ne comprends point, Madame, comment quelqu'un aussi belle que vous l'êtes peut être aussi triste que vous le paraissez; car, quoique je puisse me vanter d'avoir vu une infinité de belles dames, je puis dire que je n'en ai jamais vu dont la beauté approche de la vôtre."
    -" Cela vous plaît à dire, Monsieur", lui répondit la princesse, et en demeure là.
    -"La beauté, " reprit Riquet à la houppe, " est un si grand avantage qu'il doit tenir lieu de tout le reste; et quand on le possède, je ne vois pas qu'il y ait rien qui puisse nous affliger beaucoup."
    -" J'aimerais mieux, " dit la princesse, " être aussi laide que vous et avoir de l'esprit, que d'avoir de la beauté comme j'en ai, et être bête autant que je le suis."
    -" Il n'y a rien, Madame, qui marque davantage qu'on a de l'esprit, que de croire n'en pas avoir, et il est de la nature de ce bien-là, que plus on en a, plus on croit en manquer."
    -" Je ne sais pas cela" , dit la princesse, " mais je sais bien que je suis fort bête, et c'est de là que vient le chagrin qui me tue."
    -" Si ce n'est que cela, Madame, qui vous afflige, je puis aisément mettre fin à votre douleur."
    -" Et comment ferez-vous ?" dit la princesse.
    -" J'ai le pouvoir, Madame, dit Riquet à la houppe, de donner de l'esprit autant qu'on en saurait avoir à celle que je dois aimer le plus; et comme vous êtes, Madame, celle-là, il n'en tiendra qu'à vous que vous n'ayez autant d'esprit qu'on en peut avoir, pourvu que vous vouliez bien m'épouser."La princesse demeura toute interdite, et ne répondit rien.
    -"Je vois" , reprit Riquet à la houppe, " que cette proposition vous fait de la peine, et je ne m'en étonne pas; mais je vous donne un an tout entier pour vous y résoudre."
    La princesse avait si peu d'esprit, et en même temps une si grande envie d'en avoir, qu'elle s'imagina que la fin de cette année ne viendrait jamais; de sorte qu'elle accepta la proposition qui lui était faite. Elle n'eut pas plus tôt promis à Riquet à la houppe qu'elle l'épouserait dans un an à pareil jour, qu'elle se sentit tout autre qu'elle n'était auparavant; elle se trouva une facilité incroyable à dire tout ce qui lui plaisait, et à le dire d'une manière fine, aisée et naturelle. Elle commença dès ce moment une conversation galante et soutenue avec Riquet à la houppe, où elle brilla d'une telle force que Riquet à la houppe crut lui avoir donné plus d'esprit qu'il ne s'en était réservé pour lui-même. Quand elle fut retournée au palais, toute la cour ne savait que penser d'un changement si subit et si extraordinaire, car autant qu'on lui avait entendu dire d'impertinences auparavant, autant lui entendait-on dire des choses bien sensées et infiniment spirituelles. Toute la cour en eut une joie qui ne peut s'imaginer; il n'y eut que sa cadette qui n'en fut pas bien aise, parce que n'ayant plus sur son aînée l'avantage de l'esprit, elle ne paraissait plus auprès d'elle qu'une guenon fort désagréable. Le roi se conduisait selon ses avis, et allait même quelquefois tenir le conseil dans son appartement. Le bruit de ce changement s'étant répandu, tous les jeunes princes des royaumes voisins firent grands efforts pour s'en faire aimer, et presque tous la demandèrent en mariage; mais elle n'en trouvait point qui eût assez d'esprit, et elle les écoutait tous sans s'engager avec l'un d'eux. Cependant il en vint un si puissant, si riche, si spirituel et si bien fait, qu'elle ne put s'empêcher d'avoir de la bonne volonté pour lui. Son père, s'en étant aperçu, lui dit qu'il la faisait la maîtresse sur le choix d'un époux, et qu'elle n'avait qu'à se déclarer. Comme plus on a d'esprit et plus on a de peine à prendre une ferme résolution sur cette affaire, elle demanda, après avoir remercié son père, qu'il lui donnât du temps pour y penser. Elle alla par hasard se promener dans le même bois où elle avait trouvé Riquet à la houppe, pour rêver plus commodément à ce qu'elle avait à faire. Dans le temps qu'elle se promenait, rêvant profondément, elle entendit un bruit sourd sous ses pieds, comme de plusieurs gens qui vont et viennent et qui agissent. Ayant prêté l'oreille plus attentivement, elle entendit que l'un disait :
    -"Apporte-moi cette marmite"; l'autre :
    - "Donne-moi cette chaudière"; l'autre :
    - "Mets du bois dans ce feu."
    La terre s'ouvrit dans le même temps, et elle vit sous ses pieds comme une grande cuisine pleine de cuisiniers, de marmitons et de toutes sortes d'officiers nécessaires pour faire un festin magnifique. Il en sortit une bande de vingt ou trente rôtisseurs, qui allèrent se camper dans une allée du bois autour d'une table fort longue, et qui tous, la lardoire à la main, et la queue de renard sur l'oreille, se mirent à travailler en cadence au son d'une chanson harmonieuse. La princesse, étonnée de ce spectacle, leur demanda pour qui ils travaillaient.
    -"C'est, Madame" , lui répondit le plus apparent de la bande, " pour le prince Riquet à la houppe, dont les noces se feront demain."
    La princesse, encore plus surprise qu'elle ne l'avait été, et se ressouvenant tout à coup qu'il y avait un an qu'à pareil jour elle avait promis d'épouser le prince Riquet à la houppe, elle pensa tomber de son haut. Ce qui faisait qu'elle ne s'en souvenait pas, c'est que, quand elle fit cette promesse, elle était bête, et qu'en prenant le nouvel esprit que le prince lui avait donné, elle avait oublié toutes ses sottises. Elle n'eut pas fait trente pas en continuant sa promenade, que Riquet à la houppe se présenta à elle, brave, magnifique, et comme un prince qui va se marier. -"Vous me voyez, dit-il, Madame, exact à tenir ma parole, et je ne doute point que vous ne veniez ici pour exécuter la vôtre, et me rendre, en me donnant la main, le plus heureux de tous les hommes."
    -" Je vous avouerai franchement, " répondit la princesse, " que je n'ai pas encore pris ma décision là-dessus, et que je ne crois pas pouvoir jamais la prendre comme vous la souhaitez."
    -" Vous m'étonnez, Madame" , lui dit Riquet à la houppe.
    -" Je le crois" , dit la princesse, " et assurément si j'avais affaire à un brutal, à un homme sans esprit, je me trouverais bien embarrassée. Une princesse n'a que sa parole, me dirait-il, et il faut que vous m'épousiez, puisque vous me l'avez promis; mais comme celui à qui je parle est l'homme du monde qui a le plus d'esprit, je suis sûre qu'il entendra raison. Vous savez que, quand j'étais bête, je ne pouvais néanmoins me résoudre à vous épouser; comment voulez-vous qu'ayant l'esprit que vous m'avez donné, qui me rend encore plus difficile en gens que je n'étais, je prenne aujourd'hui une .décision que je n'ai pu prendre dans ce temps-là ? Si vous pensiez tout de bon à m'épouser, vous avez eu grand tort de m'ôter ma bêtise, et de me faire voir plus clair que je ne voyais."
    -" Si un homme sans esprit" , répondit Riquet à la houppe, " serait bien reçu, comme vous venez de le dire, à vous reprocher votre manque de parole, pourquoi voulez-vous, Madame, que je n'en use pas de même, dans une chose où il y va de tout le bonheur de ma vie ? Est-il raisonnable que ceux qui ont de l'esprit soient d'une pire condition que ceux qui n'en ont pas ? Pouvez-vous le prétendre, vous qui en avez tant, et qui avez tant souhaité d'en avoir ? Mais venons au fait, s'il vous plaît : à la réserve de ma laideur, y a-t-il quelque chose en moi qui vous déplaise ? Etes-vous mal contente de ma naissance, de mon esprit, de mon humeur, et de mes manières ?"
    -" Nullement" , répondit la princesse, " j'aime en vous tout ce que vous venez de me dire."
    -" Si cela est ainsi" , reprit Riquet à la houppe, " je vais être heureux, puisque vous pouvez me rendre le plus aimable de tous les hommes."
    -" Comment cela se peut-il ?" lui dit la Princesse.
    -" Cela se fera" , répondit Riquet à la houppe, " si vous m'aimez assez pour souhaiter que cela soit; et afin, Madame, que vous n'en doutiez pas, sachez que la même fée qui au jour de ma naissance me fit le don de pouvoir rendre spirituelle qui me plairait, vous a aussi fait le don de pouvoir rendre beau celui que vous aimerez, et à qui vous voudrez bien faire cette faveur."
    -" Si la chose est ainsi" , dit la princesse, " je souhaite de tout mon coeur que vous deveniez le prince du monde le plus beau et le plus aimable; et je vous en fais le don autant qu'il m'est possible."
    La princesse n'eut pas plus tôt prononcé ces paroles, que Riquet à la houppe parut à ses yeux l'homme du monde le plus beau, le mieux fait, et le plus aimable qu'elle eût jamais vu. Quelques-uns assurent que ce ne furent point les charmes de la fée qui opérèrent, mais que l'amour seul fit cette métamorphose. Ils disent que la princesse ayant fait réflexion sur la persévérance de son amant, sur sa discrétion, et sur toutes les bonnes qualités de son âme et de son esprit, ne vit plus la difformité de son corps, ni la laideur de son visage, que sa bosse ne lui sembla plus que le bon air d'un homme qui fait le gros dos; et qu'au lieu que jusqu'alors elle l'avait vu boiter effroyablement, elle ne lui trouva plus qu'un certain air penché qui la charmait; ils disent encore que ses yeux, qui étaient louches, ne lui en parurent que plus brillants, que leur dérèglement passa dans son esprit pour la marque d'un violent excès d'amour, et qu'enfin son gros nez rouge eut pour elle quelque chose de martial et d'héroïque. Quoi qu'il en soit, la princesse lui promit sur-le-champ de l'épouser, pourvu qu'il en obtint le consentement du roi son père. Le roi ayant su que sa fille avait beaucoup d'estime pour Riquet à la houppe, qu'il connaissait d'ailleurs pour un prince très spirituel et très sage, le reçut avec plaisir pour son gendre. Dès le lendemain les noces furent faites, ainsi que Riquet à la houppe l'avait prévu, et selon les ordres qu'il en avait donnés longtemps auparavant.

Tuesday 10 May 2016

Two Poems by José Thiesen

OS TOTENS

Nasci dum tronco de Carvalho
em manhã de Quinta-Feira, com flores.

Hermes abraçou a Marte com beijos
que trouxeram o Verão, manhãs de Sol, com flores.

A Abelha me diz, o Corvo me fala e
a Coruja me mostra o verde vale, com flores.

As Zínias bailam radiosas e meus totens
brilham nas trevas que se faz Luz, com flores.

                                * * *

Crocita o corvo e a noite cai em silêncio.
A coruja rasga o veludo azul da noite.
Cai a neve; azul e branco em meus olhos.

Saturday 7 May 2016

“The Emperor's New Clothes” by by Hans Christian Andersen (translated into English)



Mrs. Henry H. B. Paull, translator

Many, many years ago lived an emperor, who thought so much of new clothes that he spent all his money in order to obtain them; his only ambition was to be always well dressed. He did not care for his soldiers, and the theatre did not amuse him; the only thing, in fact, he thought anything of was to drive out and show a new suit of clothes. He had a coat for every hour of the day; and as one would say of a king “He is in his cabinet,” so one could say of him, “The emperor is in his dressing-room.”
            The great city where he resided was very gay; every day many strangers from all parts of the globe arrived. One day two swindlers came to this city; they made people believe that they were weavers, and declared they could manufacture the finest cloth to be imagined. Their colours and patterns, they said, were not only exceptionally beautiful, but the clothes made of their material possessed the wonderful quality of being invisible to any man who was unfit for his office or unpardonably stupid.
            “That must be wonderful cloth,” thought the emperor. “If I were to be dressed in a suit made of this cloth I should be able to find out which men in my empire were unfit for their places, and I could distinguish the clever from the stupid. I must have this cloth woven for me without delay.” And he gave a large sum of money to the swindlers, in advance, that they should set to work without any loss of time. They set up two looms, and pretended to be very hard at work, but they did nothing whatever on the looms. They asked for the finest silk and the most precious gold-cloth; all they got they did away with, and worked at the empty looms till late at night.
            “I should very much like to know how they are getting on with the cloth,” thought the emperor. But he felt rather uneasy when he remembered that he who was not fit for his office could not see it. Personally, he was of opinion that he had nothing to fear, yet he thought it advisable to send somebody else first to see how matters stood. Everybody in the town knew what a remarkable quality the stuff possessed, and all were anxious to see how bad or stupid their neighbours were.
            “I shall send my honest old minister to the weavers,” thought the emperor. “He can judge best how the stuff looks, for he is intelligent, and nobody understands his office better than he.”
            The good old minister went into the room where the swindlers sat before the empty looms. “Heaven preserve us!” he thought, and opened his eyes wide, “I cannot see anything at all,” but he did not say so. Both swindlers requested him to come near, and asked him if he did not admire the exquisite pattern and the beautiful colours, pointing to the empty looms. The poor old minister tried his very best, but he could see nothing, for there was nothing to be seen. “Oh dear,” he thought, “can I be so stupid? I should never have thought so, and nobody must know it! Is it possible that I am not fit for my office? No, no, I cannot say that I was unable to see the cloth.”
            “Now, have you got nothing to say?” said one of the swindlers, while he pretended to be busily weaving.
            “Oh, it is very pretty, exceedingly beautiful,” replied the old minister looking through his glasses. “What a beautiful pattern, what brilliant colours! I shall tell the emperor that I like the cloth very much.”
            “We are pleased to hear that,” said the two weavers, and described to him the colours and explained the curious pattern. The old minister listened attentively, that he might relate to the emperor what they said; and so he did.
            Now the swindlers asked for more money, silk and gold-cloth, which they required for weaving. They kept everything for themselves, and not a thread came near the loom, but they continued, as hitherto, to work at the empty looms.
            Soon afterwards the emperor sent another honest courtier to the weavers to see how they were getting on, and if the cloth was nearly finished. Like the old minister, he looked and looked but could see nothing, as there was nothing to be seen.
            “Is it not a beautiful piece of cloth?” asked the two swindlers, showing and explaining the magnificent pattern, which, however, did not exist.
            “I am not stupid,” said the man. “It is therefore my good appointment for which I am not fit. It is very strange, but I must not let any one know it;” and he praised the cloth, which he did not see, and expressed his joy at the beautiful colours and the fine pattern. “It is very excellent,” he said to the emperor.
            Everybody in the whole town talked about the precious cloth. At last the emperor wished to see it himself, while it was still on the loom. With a number of courtiers, including the two who had already been there, he went to the two clever swindlers, who now worked as hard as they could, but without using any thread.
            “Is it not magnificent?” said the two old statesmen who had been there before.  “Your Majesty must admire the colours and the pattern.” And then they pointed to the empty looms, for they imagined the others could see the cloth.
            “What is this?” thought the emperor, “I do not see anything at all. That is terrible! Am I stupid? Am I unfit to be emperor? That would indeed be the most dreadful thing that could happen to me.”
            “Really,” he said, turning to the weavers, “your cloth has our most gracious approval;” and nodding contentedly he looked at the empty loom, for he did not like to say that he saw nothing. All his attendants, who were with him, looked and looked, and although they could not see anything more than the others, they said, like the emperor, “It is very beautiful.” And all advised him to wear the new magnificent clothes at a great procession which was soon to take place. “It is magnificent, beautiful, excellent,” one heard them say; everybody seemed to be delighted, and the emperor appointed the two swindlers “Imperial Court weavers.”
            The whole night previous to the day on which the procession was to take place, the swindlers pretended to work, and burned more than sixteen candles. People should see that they were busy to finish the emperor’s new suit. They pretended to take the cloth from the loom, and worked about in the air with big scissors, and sewed with needles without thread, and said at last: “The emperor’s new suit is ready now.”
The emperor and all his barons then came to the hall; the swindlers held their arms up as if they held something in their hands and said: “These are the trousers!” “This is the coat!” and “Here is the cloak!” and so on. “They are all as light as a cobweb, and one must feel as if one had nothing at all upon the body; but that is just the beauty of them.”
            “Indeed!” said all the courtiers; but they could not see anything, for there was nothing to be seen.
            “Does it please your Majesty now to graciously undress,” said the swindlers, “that we may assist your Majesty in putting on the new suit before the large looking-glass?”
            The emperor undressed, and the swindlers pretended to put the new suit upon him, one piece after another; and the emperor looked at himself in the glass from every side.
            “How well they look! How well they fit!” said all. “What a beautiful pattern! What fine colours! That is a magnificent suit of clothes!”
            The master of the ceremonies announced that the bearers of the canopy, which was to be carried in the procession, were ready.
            “I am ready,” said the emperor. “Does not my suit fit me marvellously?” Then he turned once more to the looking-glass, that people should think he admired his garments.
            The chamberlains, who were to carry the train, stretched their hands to the ground as if they lifted up a train, and pretended to hold something in their hands; they did not like people to know that they could not see anything.
            The emperor marched in the procession under the beautiful canopy, and all who saw him in the street and out of the windows exclaimed: “Indeed, the emperor’s new suit is incomparable! What a long train he has! How well it fits him!” Nobody wished to let others know he saw nothing, for then he would have been unfit for his office or too stupid. Never emperor’s clothes were more admired.
            “But he has nothing on at all,” said a little child at last. “Good heavens! listen to the voice of an innocent child,” said the father, and one whispered to the other what the child had said. “But he has nothing on at all,” cried at last the whole people. That made a deep impression upon the emperor, for it seemed to him that they were right; but he thought to himself, “Now I must bear up to the end.” And the chamberlains walked with still greater dignity, as if they carried the train which did not exist.