Monday, 5 December 2016

Angélus par Pape Benoît XVI (translated into French)



Place Saint-Pierre

IIIe Dimanche de l'Avent, 11 décembre 2005.


Chers frères et sœurs !
                Après avoir célébré la solennité de l'Immaculée Conception de Marie, nous entrons ces jours-ci dans le climat suggestif de la préparation au Saint Noël prochain, et nous voyons déjà ici que l'arbre a été installé. Dans la société de consommation actuelle, ce temps subit malheureusement une sorte d'"empoisonnement" commercial, qui risque d'en altérer l'esprit authentique, caractérisé par le recueillement, la sobriété et une joie non pas extérieure, mais intime. Il est donc providentiel que, presque comme une porte d'entrée au Noël, ait lieu la fête de Celle qui est la Mère de Jésus, et qui mieux que quiconque peut nous guider pour connaître, aimer, adorer le Fils de Dieu fait homme. Laissons-La donc nous accompagner ; que ses sentiments nous animent, afin que nous nous disposions, le cœur sincère et l'esprit ouvert, à reconnaître dans l'Enfant de Bethléem le Fils de Dieu venu sur terre pour notre rédemption. Marchons avec Elle dans la prière, et accueillons l'invitation répétée que nous adresse la liturgie de l'Avent à demeurer dans l'attente, une attente vigilante et joyeuse, parce que le Seigneur ne tardera pas :  Il vient libérer son peuple du péché.
                Dans de nombreuses familles, suivant une belle tradition consolidée, immédiatement après la fête de l'Immaculée, on commence à construire la crèche, comme pour revivre avec Marie ces jours pleins de trépidation qui précédèrent la naissance de Jésus. Construire la crèche dans la maison peut se révéler un moyen simple, mais efficace de présenter la foi pour la transmettre à ses enfants. La crèche nous aide à contempler le mystère de l'amour de Dieu, qui s'est révélé dans la pauvreté et la simplicité de la grotte de Bethléem. Saint François d'Assise fut à ce point frappé par le mystère de l'incarnation qu'il voulut le reproposer à Greccio dans la crèche vivante, devenant de cette façon le précurseur d'une longue tradition populaire qui conserve aujourd'hui encore sa valeur pour l'évangélisation. La Crèche peut en effet nous aider à comprendre le secret du véritable Noël, parce qu'elle parle de l'humilité et de la bonté miséricordieuse du Christ qui, "s'est fait pauvre, de riche qu'il était" (2 Co 8, 9) pour nous. Sa pauvreté enrichit ceux qui l'embrassent et le Noël apporte la joie et la paix à ceux qui, comme les pasteurs de Bethléem, accueillent les paroles de l'Ange : "Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né, enveloppé de langes, et couché dans une crèche" (Lc 2, 12). Cela demeure le signe, pour nous aussi, hommes et femmes de l'An 2000. Il n'y a pas d'autre Noël.
                Comme le faisait le bien-aimé Jean-Paul II, dans peu de temps, moi aussi, je bénirai les Bambinelli (Enfants-Jésus) que les enfants de Rome placeront dans la Crèche de leur maison. À travers ce geste de bénédiction, je voudrais invoquer l'aide du Seigneur afin que toutes les familles chrétiennes se préparent à célébrer avec foi les prochaines fêtes de Noël. Que Marie nous aide à entrer dans le véritable esprit de Noël.

Au terme de l'Angélus
                Cette année aussi, au cours du temps de l'Avent, le diocèse de Rome propose l'initiative "De nouvelles églises pour Rome", visant à sensibiliser la communauté ecclésiale sur  la nécessité de construire de nouvelles structures paroissiales dans les quartiers qui en sont encore privés. Tandis que je remercie tous ceux qui, à travers leur engagement généreux, ont permis, au cours de ces années, de doter de nombreux quartiers de la périphérie de centres pastoraux appropriés, je fais appel à la sensibilité de tous car il reste encore beaucoup à faire pour assurer aux fidèles de cette ville, qui continue de croître, des lieux adéquats pour la liturgie, la catéchèse et les œuvres d'animation sociale et culturelle.
                Je rappelle, en outre, que jeudi prochain, 15 décembre, dans la Basilique Saint-Pierre, je rencontrerai les membres des Universités romaines. J'invite chacun à s'unir à ce moment de prière en préparation à Noël.
                À vous, chers pèlerins francophones, j'adresse un cordial salut. En ce temps de l'Avent, puissiez-vous préparer les chemins du Seigneur dans votre cœur et dans vos familles, pour devenir ses témoins dans le monde.
                Je salue avec affection les groupes de pèlerins italiens présents ; en particulier les nombreux jeunes des aumôneries et des paroisses de Rome venus avec leur "Bambinelli" et les statues de la crèche, que je viens de bénir.
                Je souhaite à tous un bon dimanche et un bon Avent.

Saturday, 3 December 2016

Sonnet XLI by William Shakespeare (in English)

Thoſe pretty wrongs that liberty commits,
When I am ſome-time abſent from thy heart,
Thy beautie,and thy yeares full well befits,
For ſtill temptation followes where thou art.
Gentle thou art,and therefore to be wonne,
Beautious thou art,therefore to be aſſailed.
And when a woman woes,what womans ſonne,
Will ſourely leaue her till he haue preuailed.
Aye me,but yet thou mighſt my ſeate forbeare,
And chide thy beauty,and thy ſtraying youth,
Who lead thee in their ryot euen there
Where thou art forſt to break a two-fold truth:
   Hers by thy beauty tempting her to thee,
   Thine by thy beautie beeing falſe to me.

Friday, 2 December 2016

“The Lady of Shalott” (1833 Version) by Lord Alfred Tennyson (in English)



Part the First.

On either side the river lie
Long fields of barley and of rye,
That clothe the wold and meet the sky.
And thro' the field the road runs by
                To manytowered Camelot.
The yellowleavèd waterlily,
The greensheathèd daffodilly,
Tremble in the water chilly,
               Round about Shalott.

Willows whiten, aspens shiver,
The sunbeam-showers break and quiver
In the stream that runneth ever
By the island in the river,
               Flowing down to Camelot.
Four gray walls and four gray towers
Overlook a space of flowers,
And the silent isle imbowers
               The Lady of Shalott.

Underneath the bearded barley,
The reaper, reaping late and early,
Hears her ever chanting cheerly,
Like an angel, singing clearly,
               O'er the stream of Camelot.
Piling the sheaves in furrows airy,
Beneath the moon, the reaper weary
Listening whispers, "'tis the fairy
               Lady of Shalott."

The little isle is all inrailed
With a rose-fence, and overtrailed
With roses: by the marge unhailed
The shallop flitteth silkensailed,
               Skimming down to Camelot.
A pearlgarland winds her head:
She leaneth on a velvet bed,
Full royally apparellèd
                The Lady of Shalott.

Part the Second.

No time hath she to sport and play:
A charmèd web she weaves alway.
A curse is on her, if she stay
Her weaving, either night or day,
              To look down to Camelot.
She knows not what the curse may be;
Therefore she weaveth steadily,
Therefore no other care hath she,
              The Lady of Shalott.

She lives with little joy or fear.
Over the water, running near,
The sheepbell tinkles in her ear.
Before her hangs a mirror clear,
              Reflecting towered Camelot.
And, as the mazy web she whirls,
She sees the surly village-churls,
And the red cloaks of market-girls,
              Pass onward from Shalott.

Sometimes a troop of damsels glad,
An abbot on an ambling pad,
Sometimes a curly shepherd lad,
Or longhaired page, in crimson clad,
              Goes by to towered Camelot.
And sometimes thro' the mirror blue,
The knights come riding, two and two.
She hath no loyal knight and true
              The Lady of Shalott.

But in her web she still delights
To weave the mirror's magic sights:
For often thro' the silent nights
A funeral, with plumes and lights
              And music, came from Camelot.
Or, when the moon was overhead,
Came two young lovers, lately wed:
"I am half-sick of shadows," said
              The Lady of Shalott.

Part the Third.

A bowshot from her bower-eaves.
He rode between the barleysheaves:
The sun came dazzling thro' the leaves,
And flamed upon the brazen greaves
              Of bold Sir Launcelot.
A redcross knight for ever kneeled
To a lady in his shield,
That sparkled on the yellow field,
              Beside remote Shalott.

The gemmy bridle glittered free,
Like to some branch of stars we see
Hung in the golden galaxy.
The bridle-bells rang merrily,
              As he rode down from Camelot.
And, from his blazoned baldric slung,
A mighty silver bugle hung,
And, as he rode, his armour rung,
              Beside remote Shalott.

All in the blue unclouded weather,
Thickjewelled shone the saddle-leather.
The helmet, and the helmet-feather
Burned like one burning flame together,
              As he rode down from Camelot.
As often thro' the purple night,
Below the starry clusters bright,
Some bearded meteor, trailing light,
              Moves over green Shalott.

His broad clear brow in sunlight glowed.
On burnished hooves his warhorse trode.
From underneath his helmet flowed
His coalblack curls, as on he rode,
              As he rode down from Camelot.
From the bank, and from the river,
He flashed into the crystal mirror,
"Tirra lirra, tirra lirra,"
              Sang Sir Launcelot.

She left the web: she left the loom:
She made three paces thro' the room:
She saw the waterflower bloom:
She saw the helmet and the plume:
              She looked down to Camelot.
Out flew the web, and floated wide,
The mirror cracked from side to side,
'The curse is come upon me," cried
              The Lady of Shalott.

Part the Fourth.

In the stormy eastwind straining
The pale-yellow woods were waning,
The broad stream in his banks complaining,
Heavily the low sky raining
              Over towered Camelot:
Outside the isle a shallow boat
Beneath a willow lay afloat,
Below the carven stern she wrote,
              THE LADY OF SHALOTT.

A cloudwhite crown of pearl she dight.
All raimented in snowy white
That loosely flew, (her zone in sight,
Clasped with one blinding diamond bright,)
              Her wide eyes fixed on Camelot,
Though the squally eastwind keenly
Blew, with folded arms serenely
By the water stood the queenly
               Lady of Shalott.

With a steady, stony glance—
Like some bold seer in a trance,
Beholding all his own mischance,
Mute, with a glassy countenance—
              She looked down to Camelot.
It was the closing of the day,
She loosed the chain, and down she lay,
The broad stream bore her far away,
              The Lady of Shalott.

As when to sailors while they roam,
By creeks and outfalls far from home,
Rising and dropping with the foam,
From dying swans wild warblings come,
              Blown shoreward; so to Camelot
Still as the boathead wound along
The willowy hills and fields among,
They heard her chanting her deathsong,
              The Lady of Shalott.

A longdrawn carol, mournful, holy,
She chanted loudly, chanted lowly,
Till her eyes were darkened wholly,
And her smooth face sharpened slowly
              Turned to towered Camelot:
For ere she reached upon the tide
The first house by the waterside,
Singing in her song she died,
              The Lady of Shalott.

Under tower and balcony,
By gardenwall and gallery,
A pale, pale corpse she floated by,
Deadcold, between the houses high,
              Dead into towered Camelot.
Knight and burgher, lord and dame,
To the plankèd wharfage came:
Below the stern they read her name,
              "The Lady of Shalott."

They crossed themselves, their stars they blest,
Knight, minstrel, abbot, squire and guest.
There lay a parchment on her breast,
That puzzled more than all the rest,
              The wellfed wits at Camelot.
"The web was woven curiously
 The charm is broken utterly,
 Draw near and fear not – this is I,
              The Lady of Shalott.

Thursday, 1 December 2016

“O ‘Adeus’ de Teresa” by Castro Alves (in Portuguese)




A vez primeira que eu fitei Teresa,
Como as plantas que arrasta a correnteza,
A valsa nos levou nos giros seus
E amamos juntos E depois na sala
"Adeus" eu disse-lhe a tremer co'a fala

E ela, corando, murmurou-me: "adeus."

Uma noite entreabriu-se um reposteiro. . .
E da alcova saía um cavaleiro
Inda beijando uma mulher sem véus
Era eu Era a pálida Teresa!
"Adeus" lhe disse conservando-a presa

E ela entre beijos murmurou-me: "adeus!"

Passaram tempos sec'los de delírio
Prazeres divinais gozos do Empíreo
... Mas um dia volvi aos lares meus.
Partindo eu disse - "Voltarei! descansa!. . . "
Ela, chorando mais que uma criança,

Ela em soluços murmurou-me: "adeus!"

Quando voltei era o palácio em festa!
E a voz d'Ela e de um homem lá na orquesta
Preenchiam de amor o azul dos céus.
Entrei! Ela me olhou branca surpresa!
Foi a última vez que eu vi Teresa!

E ela arquejando murmurou-me: "adeus!"