Saturday 31 March 2018

Death and Ressurection of Jesus According to St. John (translated into French by Fr. Augustin Crampon)


Chapitre 18

                1 Après avoir ainsi parlé, Jésus se rendit, accompagné de ses disciples, au delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra lui et ses disciples. 2 Judas, qui le trahissait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus y était souvent allé avec ses disciples. 3 Ayant donc pris la cohorte et des satellites fournis par les Pontifes et les Pharisiens, Judas y vint avec des lanternes, des torches et des armes. 4 Alors Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança et leur dit: “Qui cherchez-vous?”  5 Ils lui répondirent: “Jésus de Nazareth. — Il leur dit: “Jésus de Nazareth, c’est moi.” Or, Judas, qui le trahissait, était là avec eux. 6 Lors donc que Jésus leur eut dit: “C’est moi,” ils reculèrent et tombèrent par terre. 7 Il leur demanda encore une fois: “Qui cherchez-vous?” Et ils dirent: “Jésus de Nazareth.”  8 Jésus répondit: “Je vous l’ai dit, c’est moi; si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci.”  9 Il dit cela, afin que fût accomplie la parole qu’il avait dite: “Je n’ai perdu aucun de ceux que vous m’avez donnés.”  10 Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira, et frappant le serviteur du grand prêtre, il lui coupa l’oreille droite: ce serviteur s’appelait Malchus. 11 Mais Jésus dit à Pierre: “Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je donc pas le calice que mon Père m’a donné?”
            12 Alors la cohorte, le tribun et les satellites des Juifs se saisirent de Jésus et le lièrent.
13 Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne parce qu’il était beau-père de Caïphe, lequel était grand-prêtre cette année-là. 14 Or, Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: “Il est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple.”
15 Cependant Simon-Pierre suivait Jésus, avec un autre disciple. Ce disciple, étant connu du grand-prêtre, entra avec Jésus dans la cour du grand-prêtre, 16 mais Pierre était resté près de la porte, en dehors. L’autre disciple, qui était connu du grand-prêtre sortit donc, parla à la portière, et fit entrer Pierre. 17 Cette servante, qui gardait la porte, dit à Pierre: “N’es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme?” Il dit: “Je n’en suis point.”  18 Les serviteurs et les satellites étaient rangés autour d’un brasier, parce qu’il faisait froid, et ils se chauffaient; Pierre se tenait aussi avec eux, et se chauffait.
19 Le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. 20 Jésus lui répondit: “J’ai parlé ouvertement au monde; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. 21 Pourquoi m’interroges-tu? Demande à ceux qui m’ont entendu, ce que je leur ai dit; eux, ils savent ce que j’ai enseigné.”  22 A ces mots, un des satellites qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant: “Est-ce ainsi que tu réponds au grand-prêtre?”  23 Jésus lui répondit: “Si j’ai mal parlé, fais voir ce que j’ai dit de mal; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?”
                24 Anne avait envoyé Jésus lié à Caïphe, le grand-prêtre.
25 Or, Simon-Pierre était là, se chauffant. Ils lui dirent: “N’es-tu pas, toi aussi, de ses disciples?” Il le nia et dit: “Je n’en suis point.”  26 Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, lui dit: “Ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin?”  27 Pierre nia de nouveau et aussitôt le coq chanta.
28 Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c’était le matin. Mais ils n’entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire, pour ne pas se souiller et afin de pouvoir manger la Pâque. 29 Pilate sortit donc vers eux, et dit: “Quelle accusation portez-vous contre cet homme?” 30 Ils lui répondirent: “Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré.” 31 Pilate leur dit: “Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi.” Les Juifs lui répondirent: “Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort”: 32 afin que s’accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu’il avait indiqué de quelle mort il devait mourir.
33 Pilate étant donc rentré dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit: “Es-tu le roi des Juifs?” 34 Jésus répondit: “Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi?” 35 Pilate répondit: “Est-ce que je suis Juif? Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi: qu’as-tu fait?” 36 Jésus répondit: “Mon royaume n’est pas de ce monde; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs, mais maintenant mon royaume n’est point d’ici-bas.” 37 Pilate lui dit: “Tu es donc roi?” Jésus répondit: “Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité: quiconque est de la vérité écoute ma voix.” 38 Pilate lui dit: “Qu’est-ce que la vérité?” Ayant dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: “Pour moi, je ne trouve aucun crime en lui. 39 Mais c’est la coutume qu’à la fête de Pâque je vous délivre quelqu’un. Voulez-vous que je vous délivre le roi des Juifs?” 40 Alors tous crièrent de nouveau: “Non pas lui, mais Barabbas.” Or, Barabbas était un brigand.


Chapitre 19
               
                1 Alors Pilate prit Jésus et le fit flageller. 2 Et les soldats ayant tressé une couronne d’épines, la mirent sur sa tête, et le revêtirent d’un manteau de pourpre; 3 puis, s’approchant de lui, ils disaient: “Salut, roi des Juifs !” et ils le souffletaient. 4 Pilate sortit encore une fois et dit aux Juifs: “Voici que je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime.” 5 Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau d’écarlate; et Pilate leur dit: “Voici l’homme.”  6 Lorsque les Princes des prêtres et les satellites le virent, ils s’écrièrent: “Crucifie-le ! crucifie-le !” Pilate leur dit: “Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car, pour moi, je ne trouve aucun crime en lui.”  7 Les Juifs lui répondirent: “Nous avons une loi, et, d’après notre loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.” 8 Ayant entendu ces paroles, Pilate fut encore plus effrayé. 9 Et rentrant dans le prétoire, il dit à Jésus: “D’où es-tu?” Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. 10 Pilate lui dit: “C’est à moi que tu ne parles pas? Ignores-tu que j’ai le pouvoir de te délivrer et le pouvoir de te crucifier?” 11 Jésus répondit: “Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait pas été donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui m’a livré à toi a un plus grand péché.”
12 Dès ce moment, Pilate cherchait à le délivrer. Mais les Juifs criaient disant: “Si tu le délivres, tu n’es point ami de César; quiconque se fait roi, se déclare contre César.” 13 Pilate, ayant entendu ces paroles, fit conduire Jésus dehors, et il s’assit sur son tribunal, au lieu appelé Lithostrotos, et en hébreu Gabbatha. 14 — C’était la Préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. — Pilate dit aux Juifs: “Voici votre roi.” 15 Mais ils se mirent à crier: “Qu’il meure ! Qu’il meure ! Crucifie-le.” Pilate leur dit: “Crucifierai-je votre roi?” les Princes des prêtres répondirent: “Nous n’avons de roi que César.” 16 Alors il le leur livra pour être crucifié.
Et ils prirent Jésus et l’emmenèrent.
                17 Jésus, portant sa croix, arriva hors de la ville au lieu nommé Calvaire, en Hébreu Golgotha; 18 c’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. 19 Pilate fit aussi une inscription, et la fit mettre au haut de la croix; elle portait ces mots: “Jésus de Nazareth, le roi des Juifs.” 20 Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, car le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville, et l’inscription était en hébreu, en grec et en latin. 21 Or, les princes des prêtres des Juifs dirent à Pilate: “Ne mets pas: Le roi des Juifs; mais que lui-même a dit: Je suis le roi des Juifs.” 22 Pilate répondit: “Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.”
23 Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une pour chacun d’eux. Ils prirent aussi sa tunique: c’était une tunique sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. 24 Ils se dirent donc entre eux: “Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera” : afin que s’accomplît cette parole de l’Écriture: “Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort.” C’est ce que firent les soldats.
25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie-Madeleine. 26 Jésus, ayant vu sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: “Femme, voilà votre fils.” 27 Ensuite il dit au disciple: “Voilà votre mère.” Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
28 Après cela, Jésus sachant que tout était maintenant consommé, afin que l’Écriture s’accomplît, dit: “J’ai soif.” 29 Il y avait là un vase plein de vinaigre; les soldats en remplirent une éponge, et l’ayant fixée au bout d’une tige d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. 30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: “Tout est consommé” ; et baissant la tête, il rendit l’esprit.
31 Or, comme c’était la Préparation, de peur que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, — car le jour de ce sabbat était très solennel, — les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés et qu’on les détachât. 32 Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. 33 Mais quand ils vinrent à Jésus, le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; 34 mais un des soldats lui transperça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. 35 Et celui qui l’a vu en rend témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi, vous croyiez. 36 Car ces choses sont arrivées afin que l’Écriture fut accomplie: “Aucun de ses os ne sera rompu.” 37 Et il est encore écrit ailleurs: “Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé.”
38 Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate d’enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus. 39 Nicodème, qui était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres. 40 Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent dans des linges, avec les aromates, selon la manière d’ensevelir en usage chez les Juifs. 41 Or, au lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne n’avait encore été mis. 42 C’est là, à cause de la Préparation des Juifs, qu’ils déposèrent Jésus, parce que le sépulcre était proche.


Chapitre 20

                1 Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rendit au sépulcre, dès le matin, avant que les ténèbres fussent dissipées, et elle vit la pierre enlevée du sépulcre. 2 Elle courut donc, et vint trouver Simon-Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: “Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis.” 3 Pierre sortit avec l’autre disciple, et ils allèrent au sépulcre. 4 Ils couraient tous deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre. 5 Et s’étant penché, il vit les linceuls posés à terre; mais il n’entra pas. 6 Simon-Pierre qui le suivait, arriva à son tour et entra dans le sépulcre; il vit les linges posés à terre, 7 et le suaire qui couvrait la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé dans un autre endroit. 8 Alors l’autre disciple qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi; et il vit, et il crut: 9 car ils ne comprenaient pas encore l’Ecriture, d’après laquelle il devait ressusciter d’entre les morts. 10 Les disciples s’en retournèrent donc chez eux.
11 Cependant Marie se tenait près du sépulcre, en dehors, versant des larmes; et en pleurant elle se pencha vers le sépulcre; 12 et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été mis le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds. 13 Et ceux-ci lui dirent: “Femme, pourquoi pleurez-vous?” Elle leur dit: “Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis.” 14 Ayant dit ces mots, elle se retourna et vit Jésus debout; et elle ne savait pas que c’était Jésus. 15 Jésus lui dit: “Femme, pourquoi pleurez-vous? Qui cherchez-vous?” Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit: “Seigneur, si c’est vous qui l’avez emporté, dites-moi où vous l’avez mis, et j’irai le prendre.” 16 Jésus lui dit: “Marie !” Elle se retourna et lui dit en hébreu: “Rabboni !” c’est à dire Maître. 17 Jésus lui dit: “Ne me touchez point, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. Mais allez à mes frères, et dites-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.” 18 Marie-Madeleine alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur, et qu’il lui avait dit ces choses.
19 Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, parce qu’ils craignaient les Juifs, Jésus vint, et se présentant au milieu d’eux, il leur dit: “Paix avec vous !” 20 Ayant ainsi parlé, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. 21 Il leur dit une seconde fois: “Paix avec vous !” Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.” 22 Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: “Recevez l’Esprit-Saint. 23 Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.”
24 Mais Thomas, l’un des douze, celui qu’on appelle Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25 Les autres disciples lui dirent donc: “Nous avons vu le Seigneur.” Mais il leur dit: “Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous, et ma main dans son côté, je ne croirai point.”
26 Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et se tenant au milieu d’eux, il leur dit: “Paix avec vous !” 27 Puis il dit à Thomas: “Mets ici ton doigt, et regarde mes mains; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais croyant.” 28 Thomas lui répondit: “Mon Seigneur, et mon Dieu !” 29 Jésus lui dit: “Parce que tu m’as vu, [Thomas,] tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.”
30 Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. 31 Mais ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

Thursday 29 March 2018

Thursday's Serial: "Edward II" by Christopher Marlowe (in English) - II


Enter KING EDWARD, KENT, LANCASTER, the elder MORTIMER, the younger MORTIMER, WARWICK, PEMBROKE, and Attendants.
King Edward. Lancaster!
Lancaster. My lord?
Gaveston. That Earl of Lancaster do I abhor. [Aside.
King Edward. Will you not grant me this?—In spite of them
   I'll have my will; and these two Mortimers,
   That cross me thus, shall know I am displeased. [Aside.
Elder Mortimer. If you love us, my lord, hate Gaveston.
Gaveston. That villain Mortimer! I'll be his death. [Aside.
Young Mortimer.  Mine uncle here, this earl, and I myself,
   Were sworn to your father at his death,
   That he should ne'er return into the realm:
   And now, my lord, ere I will break my oath,
   This sword of mine, that should offend your foes,
   Shall sleep within the scabbard at thy need,
   And underneath thy banners march who will,
   For Mortimer will hang his armour up.
Gaveston. Mort dieu! [Aside.
King Edward. Well, Mortimer, I'll make thee rue these words:
   Beseems it thee to contradict thy king?
   Frown'st thou thereat, aspiring Lancaster?
   The sword shall plane the furrows of thy brows,
   And hew these knees that now are grown so stiff.
   I will have Gaveston; and you shall know
   What danger 'tis to stand against your king.
Gaveston. Well done, Ned! [Aside.
Lancaster. My lord, why do you thus incense your peers,
   That naturally would love and honour you,
   But for that base and obscure Gaveston?
   Four earldoms have I, besides Lancaster,—
   Derby, Salisbury, Lincoln, Leicester;
   These will I sell, to give my soldiers pay,
   Ere Gaveston shall stay within the realm:
   Therefore, if he be come, expel him straight.
Kent. Barons and earls, your pride hath made me mute;
   But know I'll speak, and to the proof, I hope.
   I do remember, in my father's days,
   Lord Percy of the North, being highly mov'd,
   Brav'd Mowbray in presence of the king;
   For which, had not his highness lov'd him well,
   He should have lost his head; but with his look
   Th' undaunted spirit of Percy was appeas'd,
   And Mowbray and he were reconcil'd:
   Yet dare you brave the king unto his face.—
   Brother, revenge it, and let these their heads
   Preach upon poles, for trespass of their tongues.
Warwick. O, our heads!
King Edward. Ay, yours; and therefore I would wish you grant.
Warwick. Bridle thy anger, gentle Mortimer.
Young Mortimer. I cannot, nor I will not; I must speak.—
   Cousin, our hands I hope shall fence our heads,
   And strike off his that makes you threaten us.—
   Come, uncle, let us leave the brain-sick king,
   And henceforth parley with our naked swords.
Elder Mortimer. Wiltshire hath men enough to save our heads.
Warwick. All Warwickshire will leave him for my sake.
Lancaster. And northward Lancaster hath many friends.—
   Adieu, my lord; and either change your mind,
   Or look to see the throne, where you should sit,
   To float in blood, and at thy wanton head
   The glozing head of thy base minion thrown.
       [Exeunt all except King Edward, Kent, Gaveston, and attendants.
King Edward. I cannot brook these haughty menaces:
   Am I a king, and must be over-rul'd!—
   Brother, display my ensigns in the field:
   I'll bandy with the barons and the earls,
   And either die or live with Gaveston.
Gaveston. I can no longer keep me from my lord. [Comes forward.
King Edward. What, Gaveston! welcome! Kiss not my hand:
   Embrace me, Gaveston, as I do thee.
   Why shouldst thou kneel? know'st thou not who I am?
   Thy friend, thyself, another Gaveston:
   Not Hylas was more mourned for of Hercules
   Than thou hast been of me since thy exile.
Gaveston. And, since I went from hence, no soul in hell
   Hath felt more torment than poor Gaveston.
King Edward. I know it.—Brother, welcome home my friend.—
   Now let the treacherous Mortimers conspire,
   And that high-minded Earl of Lancaster:
   I have my wish, in that I joy thy sight;
   And sooner shall the sea o'erwhelm my land
   Than bear the ship that shall transport thee hence.
   I here create thee Lord High-chamberlain,
   Chief Secretary to the state and me,
   Earl of Cornwall, King and Lord of Man.
Gaveston. My lord, these titles far exceed my worth.
Kent. Brother, the least of these may well suffice
   For one of greater birth than Gaveston.
King Edward. Cease, brother, for I cannot brook these words.—
   Thy worth, sweet friend, is far above my gifts:
   Therefore, to equal it, receive my heart.
   If for these dignities thou be envied,
   I'll give thee more; for, but to honour thee,
   Is Edward pleas'd with kingly regiment.
   Fear'st thou thy person? thou shalt have a guard:
   Wantest thou gold? go to my treasury:
   Wouldst thou be lov'd and fear'd? receive my seal,
   Save or condemn, and in our name command
   What so thy mind affects, or fancy likes.
Gaveston. It shall suffice me to enjoy your love;
   Which whiles I have, I think myself as great
   As Cæsar riding in the Roman street,
   With captive kings at his triumphant car.
Enter the BISHOP OF COVENTRY.
King Edward. Whither goes my Lord of Coventry so fast? 
Bishop of Coventry. To celebrate your father's exequies. But is that wicked Gaveston return'd?
King Edward. Ay, priest, and lives to be reveng'd on thee, That wert the only cause of his exile. 
Gaveston. 'Tis true; and, but for reverence of these robes, Thou shouldst not plod one foot beyond this place. 
Bishop of Coventry. I did no more than I was bound to do: And, Gaveston, unless thou be reclaim'd, As then I did incense the parliament, So will I now, and thou shalt back to France.
Gaveston. Saving your reverence, you must pardon me. 
King Edward. Throw off his golden mitre, rend his stole, And in the channel christen him anew. 
Kent. Ay, brother, lay not violent hands on him! For he'll complain unto the see of Rome. 
Gaveston. Let him complain unto the see of hell: I'll be reveng'd on him for my exile. 
King Edward. No, spare his life, but seize upon his goods: Be thou lord bishop, and receive his rents, And make him serve thee as thy chaplain: I give him thee; here, use him as thou wilt. 
Gaveston. He shall to prison, and there die in bolts. 
King Edward. Ay, to the Tower, the Fleet, or where thou wilt. 
Bishop of Coventry. For this offence be thou accurs'd of God! 
King Edward. Who's there? Convey this priest to the Tower. 
Bishop of Coventry. True, true. 
King Edward. But, in the meantime, Gaveston, away, And take possession of his house and goods. Come, follow me, and thou shalt have my guard To see it done, and bring thee safe again. 
Gaveston. What should a priest do with so fair a house? A prison may beseem his holiness.
                 Exeunt.